Transquadra , départ de la deuxième manche le 28 janvier pour une arrivée en Martinique

La première manche de la Transquadra s’est conclue sur une avalanche de records. Les deux flottes, Méditerranéennes et Atlantiques, se découvrent devant Porto Santo, au Nord de Madère. Plus de cent bateaux. Joyeux embouteillage !
Fin du premier acte .

Les concurrents se retrouveront tous sur scène à Madère fin janvier après une pause professionnelle de six mois . Trop longue pour certains. Très chargée pour la plupart. Inconfortable pour tous. « C’est un peu compliqué, on ne fait rien de bien » résume un concurrent du Sud Ouest, les yeux rivés sur son rétro-planning fixé au 28 janvier.

La deuxième étape de la Transquadra est une aventure longuement mûrie et minutieusement préparée. Hormis quelques bobos techniques subis lors d’une première manche de reaching et de spi assez musclée, tout est prêt pour la traversée, il ne reste plus qu’à embarquer le lyophylisé. Enfin presque !

Côté « Rouges », c’est une organisation lourde qui se mobilise. En moins de vingt ans la course est devenue la première transatlantique en course avec plus de cent bateaux, ce qui suppose une organisation au cordeau. La course, sa logistique et sa sécurité est tenue par une équipe de bénévoles énergiques et rodés, le plus souvent d’anciens participants à la course. C’est eux qui perpétuent fidèlement cet esprit d’aventure et de d’ouverture indissociable de l’image de la Transquadra.

Interlude : Les concurrents sont rentrés. Leurs collaborateurs ou remplaçants ont à peine fini d’assurer le premier interim qu’il faut déjà préparer la deuxième vague ... Comment vit-on cet entracte ? C’est selon

- Il y a les impatients -
Impatients de retrouver le plaisir de la course, ou l’adrénaline de la gagne !

La nouvelle princesse du rocher, Blandine Médecin en tête de la flotte méditerranéenne, trouve la parenthèse un peu longue. La Monégasque n’a pas réellement coupé le cordon « C’est un peu long, les clients nous en parlent, je découvre qu’ils nous ont suivi sur internet. Avec Jean (Rodelato), nous poursuivons les entraînements ; j’en ai besoin, je ne pratique la voile que depuis quatre ans. Je n’ai jamais traversé l’Atlantique ».

Studieuse et bonne élève, elle ne court pas pour défendre son titre « Les Italiens sont à moins de deux heures derrière nous, c’est peu. Nous ne nous mettrons jamais en danger pour un classement ! On y va pour l’aventure et dès le coup de canon, on s’amuse ! »

Arrivé à Porto-Santo, Jean Marie Vidal, double vainqueur du Figaro, évoquait son plaisir en compagnie de ces jeunes quadras auxquels il trouve un esprit « mini-transateux » : « Ce sont des gens du large, des vrais ! leur sphère se circonscrit autour du bateau, de leur expérience, de leur équipier. Le couple monégasque représente parfaitement la Transquadra, ce ne sont pas des « tueurs » , ils n’arrivent pas avec les gros bras, ni la grosse tête, ils sont honnêtes, ils ont su faire travailler leur talent ! ».

Leur drogue : l’aventure et le plaisir !
Et il y a aussi les concurrents impatients de reprendre quelques places au classement comme le A 31 de Michel Castanié, bien décidé à rattraper ces 24 heures sous réduction de toile consacrées à soigner son co-équipier blessé dans un violent départ au lof. Ils étaient alors bord à bord avec les premiers et les voilà à la 11ème place ... Rien ne peut les convaincre que cette place reste fort honorable et très convoitée !


- Il y a les habitués : Qu’ils soient ex-Figaristes, multi- récidivistes de la Transquadra ou Tour-du-mondistes chevronnés : « Ce n’est pas l’heure. On en rêve, on en parle. C’est le facteur météo qui fera la différence. On s’y penchera sérieusement en décembre .... et pas seulement pour faire les menus ! ». » résume Alain Gabbay entre deux manoeuvres dans son chantier varois.

Même écho de Xavier Fraud, intercepté entre deux avions. Xavier a établi les meilleurs chronos de la course en 2002. Dix ans plus tard, servis par des conditions exceptionnelles et des machines de course de plus en plus sophistiquées les frères Croyère ont fait tomber le record de plus de 12 heures. Le Vannetais détient également le record de la Deuxième manche en 13 jours 19 heures 58' mais pour combien de temps ? Xavier joue sa sixième participation , Il connaît la musique : « Tout est une question de météo, c’est tout à fait jouable s’il y a du vent. On a bien couvert 240 milles en 24 heures dans la descente vers Madère ! Alors, pourquoi pas ? »

- il y a aussi les chanceux
Tel « Buenavista » qui en panne d’équipier pour la seconde étape accueillera Voiles et Voiliers au coeur de l’action en la personne de Frédéric Augendre.
Joël Plissonneau, skipper du Bongo 9’60, l’a rencontré alors qu'il couvrait l'arrivée à Porto-Santo, le skipper évoque son probllème Bon régatier, le journaliste se laisse tenter. Après quelques bords d’essais au large d’Hendaye les deux marins confirment leur intention. La proposition est saluée par la rédaction du magazine puis validée par la Direction de course. Frédéric se livre depuis une course contre la montre pour exécuter les stages Isaf, les formations, contrôles et examens médicaux, imposés par le règlement.
- Des pronostics ?

« Ca va être chaud ! Très chaud ! encore plus que 2008 ! » prédit-on sur l’Atlantique.

« Si je fais le Top Ten des deux flottes, Méditerranée et Atlantique, il y a un P... de niveau ! (sic ) Ce sera une étape très difficile. Il va falloir gérer « là-haut » ... » murmure un Méditerranéen. Niveau confirmé par Philippe Vicariot , vainqueur en solitaire de la première manche, qui avouait avoir cravaché pour soutenir le rythme imprimé par la flotte : « Il y a des coureurs qui sont au niveau des plus grandes compétitions. Cette étape ressemblait à une grosse manche du Figaro sur 5 jours ! ».
"Lorsque j’étais coureur professionnel, je naviguais sous pression, chaque résultat comptait pour mon avenir ! C’est tellement plus confortable maintenant. On est juste là pour se régaler ! » rappelle Gabbay